Une multitude de photographismes
Comme en musique, ce que je cherche c’est amener l’auditeur à entendre, à travers la répétition variée, toutes les subtilités, toutes les nuances… et à profiter ainsi de tous les plaisirs de la musique…
Avec les images, c’est la même chose
C’est l’exposition qui fait l’oeuvre, avec la mutiplicité des variations que sont chacun de photographismes proposés.
Il y a le thème principal, la cour d’école, et les thèmes secondaires, les arbres, les bancs, les marquages des sols, les façades, les portes, les fenêtres, les jeux, la lumière…
Chacun se trouve décliné et varié dans chaque image…
Et plus on regarde, plus on compare, plus on voit ce qui les différencie, plus on profite de la subtilité du détail qui change.
Et puis il y a la couleur… ça, c’est l’instrumentation… les timbres.
Tantôt flamboyantes… vives même… et là… étonnantes, improbables…
Dans ce mélange entre l’interprétation libre d’une prise de vue, comme une recréation de la réalité et un cliché, à peine retouché, on ne sait plus ce qui est vrai ou ce qui ne l’est pas, et ça n’a pas d’importance.
Nous sommes dans une réalité que j’essaie de faire naître, à partir de lieux communs, que tout le monde connaît.
Cette cour d’école est ce qui me relie au spectateur, et me permet de l’emmener ailleurs, dans mon univers de couleurs où la réalité se transforme en rêve.
Laurence Garcette s’est promenée dans les écoles, a photographié et s’est approprié la mémoire des murs, des préaux, des classes, des fenêtres, des arbres, des itinéraires imaginaires, l’échos des jeux, des rêves et des secrets... et a créé, grâce à son oeil numérique, une série de photographismes pour une ribambelle d’écoles.
Des montages qui donnent autant de place au rêve qu’à la réalité; des colorisations numériques travaillées dans le moindre pixel.
Toutes ces images sont habitées de méditation, les lieux visités sont presque vides.
Les enfants d’hier et d’aujourd’hui n’existent que dans la mémoire des spectateurs.
Laurence Garcette a retravaillé l’ensemble de ses images avec des techniques graphiques contemporaines numériques pour en faire ses photographismes. La cour d’école comme terrain des rencontres. Un lieu, un lien, une expérience à la fois commune et unique, une sorte de jeu entre l’espace (la cour) et le temps (les générations).